A quelques heures de la réouverture de la Cité internationale de la Gastronomie au Grand Hôtel-Dieu, le président de la Métropole de Lyon et le célèbre chef ont souhaité éviter de reproduire les erreurs du passé.
Fini l'ostentatoire de Gérard Collomb puis David Kimelfeld, les guerres de clans, la nouvelle Cité de la Gastronomie a été fait par des Lyonnais pour les Lyonnais. Et surtout, mettra du temps à prendre ses marques et proposer son plein potentiel.
Trois expositions sont prêtes et accueilleront le public ces prochaines semaines.
Banquet, au 1er étage, se sert des lieux rénovés somptueux du Grand Hôtel-Dieu pour une déambulation mêlant sciences et gastronomie. Un côté ludique et interactif a été rajouté, "ça manquait" dans le premier projet loupé des espagnols de MagmaCultura selon Régis Marcon. Le piano de Paul Bocuse est toujours là, mais les Mères Lyonnaises ont laissé la place à des vidéos de Thierry Marx et Raphaël Haumont qui débattent sur les gestes précis en cuisine.
Régis Marcon a lui fait le forcing pour que l'art du service à la française ait droit à son exposition.
Le Groupe SEB, générateur mécène de la CIG, sera à l'honneur de la troisième exposition temporaire. Baptisée "165 ans d'histoire du Groupe SEB", elle se visite 5 minutes montre-en-main et s'accompagne d'un film de 40 minutes qui retrace l'histoire de la marque de 1857 à nos jours. Les passionnés d'auto-cuiseur en auront pour leur argent.
Puisque de l'argent, il faudra encore en débourser. Les prix prohibitifs de la Cité première version ont été revus à la baisse. Contre 12 euros auparavant, il faudra désormais payer 7 euros l'entrée, et ce sera gratuit pour les mineurs. Jusqu'à fin novembre, la Métropole a prévu, pour aider au lancement du site, de rendre l'entrée gratuite à tous.
De la nourriture, où ça ?
Malgré les grosses pincettes des écologistes sur le côté encore expérimental, pas tout à fait fini de la CIG, on ne peut pas passer à côté des deux gros manques du lieu.
Car leur Cité internationale de la Gastronomie n'est ni internationale, ni génératrice de gastronomie.
En effet, les expositions sont très franco-françaises, voire lyonno-lyonnaises. Ce sera ajusté à l'avenir, avec notamment une exposition sur le Japon.
Et puis il est aujourd'hui impossible de se nourrir à la Cité lyonnaise. "La cuisine n'est pas encore opérationelle", se justifie Régis Marcon.
Le problème de la nourriture dans le premier projet, c'est que le visiteur devait payer une seconde fois. Comment procèdera la nouvelle équipe ? Mystère encore.
Le Lyonnais y trouvera-t-il son bonheur ? A l'heure où le Grand Hôtel-Dieu tire la langue, avec la fermeture de nouvelles boutiques aux Halles, la Cité Internationale de la Gastronomie doit redonner le goût à la déambulation dans ses anciennes allées hospitalières.
A.A.