Refoulé du Dîner des Grands Chefs à Lyon : ce qu'il s'est passé

Refoulé du Dîner des Grands Chefs à Lyon : ce qu'il s'est passé
Andouillette-frites pour Marcel Ravin, refoulé du Grand Dîner des Chefs - DR

Dimanche soir, le quartier de la préfecture du Rhône à Lyon était bouclé. Car Emmanuel Macron participait, avec des dizaines de chefs, au Dîner des Grands Chefs dans le cadre du Sirha.

A la vue du menu et des mines réjouies des convives, la soirée a été plutôt agréable. Sauf pour Marcel Ravin, chef étoilé en 2015 et chevalier de la Légion d'honneur.
Ce dernier a été refoulé de la préfecture, alors qu'il avait son carton d'invitation.

Sur les réseaux sociaux, Marcel Ravin a narré son histoire en sortant la carte du racisme : "Refusé à l'entrée. Vive la gastronomie française et la fraternité. A travers les images diffusées... Cherchez l'erreur. Et on m'explique que nous ne sommes pas différents. Je vous raconterai ce qu'est l'humiliation et ce qu'être différent. Bien sûr tant que vous n'êtes pas confrontés, il est difficile de comprendre. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour mes enfants et mes nombreux jeunes souvent inconsidérés".

Le chef martiniquais publiait une photo de lui en train de se consoler avec une andouillette-frites, obligé de manger dans un troquet voisin plutôt qu'avec ses pairs en préfecture. Mais aussi des clichés de la soirée en choisissant des moments où les chefs qui posent sont tous blancs.

Immédiatement, les messages de soutien ont afflué. Et l'organisateur de la soirée, GL Events, a été plutôt ennuyé par l'affaire. D'autant que les torts sont partagés.

Evidemment, quelqu'un aurait dû trancher en la faveur de Marcel Ravin lorsqu'il parlementait durant plus d'une heure avec les forces de l'ordre à l'entrée du bâtiment du 3e arrondissement de Lyon.

Mais GL Events, avec tact, a révélé à l'AFP que le chef n'avait pas daigné répondre dans les temps à l'invitation comme demandé, pensant probablement que le seul carton suffirait à ouvrir les grilles de la préfecture. Son nom n'avait donc pas été inscrit sur la liste des personnes autorisées à entrer. D'autant que la sécurité était évidemment renforcée compte-tenu de la présence du chef de l'Etat.

"Ça dérange certains, met mal à l’aise d’autres mais pourquoi devrais-je me taire de peur qu’on fasse le lien avec ma couleur de peau ? (...) Je n’incrimine quiconque personnellement, je déplore un manque de fraternité", a conclu Marcel Ravin dans un second post Facebook.

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